Le tribunal correctionnel de Nîmes a rendu son verdict le vendredi 11 avril 2025. La société de production Radar Films est condamné à une amende de 50 000 euros pour la destruction de 520 oeufs de flamants roses lors du tournage du film Donne-moi des ailes en 2018. Cette décision met en lumière une catastrophe environnementale qui a touché une espèce protégée emblématique de la Camargue.
Les faits : un survol dévastateur
En juin 2018, deux ULM (ultralégers motorisés) utilisés par la production ont survolé à basse altitude une colonie de flamants roses en pleine période de couvaison. Dans une zone Natura 2000, il s’agit du seul site de nidification en France pour cette espèce. Effrayés par le bruit et l’approche des appareils, les oiseaux se sont envolés en panique, abandonnant leurs nids et détruisant leurs œufs. Au total, 520 œufs ont été perdus, représentant environ 11,5 % de la reproduction annuelle nationale des flamants roses.
Les sanctions infligées
Radar Films a été reconnue coupable de « destruction non autorisée d’œufs ou de nids » d’une espèce protégée et de « perturbation volontaire » de l’habitat naturel. Outre l’amende principale, la société devra également verser 2 000 euros supplémentaires pour atteinte à la conservation des flamants roses. Elle est tenue de publier le jugement dans les Cahiers du cinéma et de payer 12 000 euros aux ONG parties civiles, dont l’association Robins des bois et six autres organisations environnementales.
Une responsabilité contestée
Lors du procès, Radar Films a nié toute responsabilité directe dans cet incident, rejetant la faute sur son prestataire chargé de piloter les ULM. Le réalisateur Nicolas Vanier ainsi que d’autres membres clés de l’équipe, comme le pilote et le directeur de la photographie, ont bénéficié d’un non-lieu après six ans d’instruction.
Réactions et enjeux environnementaux
Les associations environnementales ont salué cette condamnation comme un signal fort adressé aux productions cinématographiques et aux utilisateurs d’engins aériens. Simon Popy, président de France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, a souligné l’importance d’écouter les gestionnaires d’espaces naturels pour éviter les perturbations dans des zones sensibles. Il a toutefois jugé l’amende « un peu légère » au regard des dégâts causés.
Cet incident rappelle l’importance cruciale de respecter les périodes sensibles pour la faune lors d’activités humaines dans des zones protégées. La destruction massive d’œufs illustre les conséquences dramatiques que peuvent avoir des comportements imprudents sur des espèces déjà vulnérables