Découvrez les 3 spectacles de taureaux propres aux traditions de la Camargue
La culture taurine de Camargue est unique au monde. Beaucoup ne connaissent pas les spectacles qui lui sont propres et confondent avec d’autres traditions culturelles. Ici, pas question de torturer un taureau. Petite mise au point récapitulative.
Il existe en Camargue plusieurs spectacles, mettant en scène l’homme et l’animal dans une «confrontation respectueuse», que l’on peut directement attribuer aux traditions locales, bien françaises.
La Course camarguaise
Premier d’entre eux : la course camarguaise. C’est en quelque sorte le roi des spectacles. Elle se déroule obligatoirement dans une arène et les spectateurs ne peuvent y participer. La course camarguaise est placée rang de sport : c’est une compétition, avec une fédération, un championnat d’élite et des sportifs licenciés dans un club taurin et qui nécessitent un entraînement particulier pour concourir.
Ces sportifs, des coureurs vifs et agiles, sont appelés des raseteurs. Habillés en blanc, ils «affrontent» 6 taureaux lâchés un à un sur la piste des arènes. Leur but? Courir devant le taureau pour décrocher des décorations ficelés sur la tête de l’animal. Cette compétition n’est pas sans risque : les cornes des taureaux ne sont pas protégées. Les accidents, même mortels, arrivent parfois.
L’abrivado / La bandido
Ce spectacle de rue n’est pas une compétition. Et ce, même si beaucoup de jeunes Camarguais le considèrent, entre-eux, comme telle. Contrairement à la course camarguaise, les spectateurs peuvent pleinement prendre part au spectacle. Ils font même partie des trois groupes d’acteurs principaux de l’évènement.
Le concept? Un groupe de quelques taureaux est lâché dans les rues. Il est suivi de plusieurs hommes à cheval, appelé les gardians. Ces derniers doivent canaliser les taureaux : les encercler pour les guider et ainsi éviter qu’ils ne s’échappent. La tâche n’est déjà pas simple. Elle se complique d’autant plus lorsque les jeunes du village se mettent en tête de tout faire pour gêner les chevaux et permettre aux taureaux de s’échapper. Pour cela, rien de tel que de se rassembler en groupe de deux ou trois et d’attraper la bête en noir à la force des bras. Ceux qui y parviennent sont applaudis. Pour certains jeunes, ce jeu est une forme de recherche de reconnaissance. Après tout, qui n’aimerait pas se vanter d’avoir stoppé un taureau lancé à pleine vitesse?
Ce spectacle est issu d’anciennes coutumes agricoles. Les manadiers, c’est-à-dire les éleveurs propriétaires des taureaux, se devaient d’accompagner leurs troupeaux d’un pré à l’autre, en empruntant parfois les routes de village. Nul doute que de jeunes farceurs s’amusaient alors à leur tendre une embuscade. De vieilles blagues devenues rendez-vous incontournables tout au long de l’été.
L’encierro / course au plan
Attention à ne pas confondre avec l’homonyme espagnol. En France, ce spectacle met en scène un seul taureau lâché dans un lieu fermé : une place de village ou une rue. Ici, pas de cavalier : seulement l’animal roi de Camargue et les spectateurs les plus téméraires. Ces derniers, à pied, attisent le taureau et lui échappent en se réfugiant sur des ballots de paille ou derrière des barrières. Une façon de ressentir une bonne montée d’adrénaline !
Pour la sécurité de tous, les cornes des taureaux sont protégées. Cela n’empêche pas l’ambulance de devoir, parfois, intervenir. Face à une bête de plus de 200 kilos, un bobo est vite arrivé. Aussitôt le danger trop important, vous assisterez toujours à des gestes d’entraide et de solidarité entre les participants. L’esprit doit rester à la fête, dans la convivialité et le respect. Le véritable état d’esprit de la Camargue ne résiderait-il pas là?
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